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Labirinto della Masone : à la découverte du plus grand labyrinthe de bambou au monde

Labirinto della Masone : à la découverte du plus grand labyrinthe de bambou au monde

Labirinto della Masone : à la découverte du plus grand labyrinthe de bambou au monde

Un lieu unique à quelques kilomètres de Parme

À tout juste 20 km au nord-ouest de Parme, niché dans la paisible commune de Fontanellato, se trouve un lieu aussi singulier que spectaculaire : le Labirinto della Masone. Conçu par l’éditeur et collectionneur d’art Franco Maria Ricci, ce labyrinthe pas comme les autres est officiellement le plus grand labyrinthe de bambou au monde. Une œuvre à la fois artistique, botanique et architecturale, qui intrigue autant qu’elle fascine.

Inauguré en 2015 après presque dix ans de travaux, le site occupe une superficie de plus de 8 hectares. Il est intégralement composé de bambous, une plante encore peu présente dans nos imaginaires parmesans, mais qui ici, s’impose avec majesté et élégance.

Le pari audacieux de Franco Maria Ricci

Franco Maria Ricci, célèbre éditeur italien, ami et collaborateur de Borges, rêvait depuis longtemps de construire un labyrinthe monumental. Dans les années 1980, Borges – dont la symbolique du labyrinthe hante l’œuvre – lui souffle le projet. L’idée mûrit lentement, jusqu’à prendre corps à Fontanellato, sur les terres de Ricci lui-même.

Ce n’est pas un hasard si c’est en Émilie-Romagne, terre de traditions et d’innovation, que cette entreprise voit le jour. Ricci voulait créer « une cathédrale laïque dédiée à l’art, à la nature et à la connaissance ». Une ambition très visible dès les premiers pas dans le Labirinto della Masone, où le végétal dialogue harmonieusement avec l’architecture et la culture graphique.

Une architecture qui déroute et émerveille

Le labyrinthe adopte une structure en étoile, avec des allées longues, des impasses trompeuses et une organisation mathématiquement rigoureuse. Il ne s’agit pas ici d’un simple jardin d’agrément : on y marche, on s’y perd, parfois pendant près d’une heure selon les détours empruntés. Mais c’est aussi précisément là que réside la magie du lieu.

Quand on traverse ces corridors verts, denses et sinueux, le temps semble suspendu. La densité des feuilles, la hauteur impressionnante des bambous (certains atteignent plus de 10 mètres), la lumière tamisée qui filtre à travers les feuillages : tout concourt à cette impression d’être dans un autre monde.

Le parcours se termine sur une place centrale bordée de bâtiments néo-classiques construits dans une rigueur géométrique rare. C’est là que le visiteur comprend que le labyrinthe n’est qu’un des volets du projet de Ricci.

Un musée éclectique au cœur du labyrinthe

Derrière le labyrinthe se cache une collection digne des plus beaux musées privés d’Italie. La Fondation Franco Maria Ricci abrite une galerie d’art rassemblant près de 500 œuvres, allant du XVIe au XXe siècle. On y trouve aussi bien des gravures de Piranèse que des dessins de Parmigianino, des sculptures néoclassiques et des œuvres méconnues d’artistes italiens modernistes.

Le parcours muséal est pensé avec la même attention esthétique que l’ensemble du site. Chaque salle est conçue pour raconter quelque chose – souvent une anecdote, un souvenir ou un lien personnel avec Ricci. Le labyrinthe devient donc une véritable métaphore de la vie de son créateur : sinueuse, inspirée, passionnée.

Un écrin idéal pour des événements culturels

Le Labirinto della Masone n’est pas seulement un lieu à visiter ponctuellement : c’est aussi une scène culturelle en mouvement. Chaque année, des concerts, des expositions temporaires, des conférences et des ateliers s’y déroulent. En été, les soirées « Labirinto by night » permettent aux visiteurs de parcourir les allées au crépuscule, à la lumière des étoiles et des installations lumineuses. Une expérience sensorielle particulièrement envoûtante.

En 2023, par exemple, un cycle de concerts a mis en avant les jeunes talents du conservatoire « Arrigo Boito » de Parme, témoignant de l’ancrage local du projet tout en valorisant une programmation exigeante.

Une promenade idéale pour les familles

Le Labirinto plaît aux amateurs d’art, certes, mais il séduit aussi les promeneurs, les curieux, les enfants. Chacun y trouve matière à s’émerveiller. Certaines familles locales en ont même fait un de leurs rituels dominicaux : passer l’après-midi à se perdre entre les bambous, avant de déguster une glace sur la terrasse du café du site.

Bonne nouvelle pour les plus petits : un livret-jeu leur est remis à l’entrée. Remplir les énigmes tout en suivant les méandres du labyrinthe leur permet d’entrer dans l’histoire des lieux de manière ludique. De quoi transformer une expérience contemplative en véritable aventure.

Bambous en Italie : un risque ou une richesse ?

Certains s’interrogent : le bambou, plante souvent associée à des climats tropicaux, est-il vraiment compatible avec l’écosystème local ?

Franco Maria Ricci s’est posé la même question. Pour concevoir le labyrinthe, il a travaillé avec des botanistes et spécialistes des plantes exotiques. Résultat : plus de 200 000 plants, issus de 20 variétés différentes de bambou non invasif, principalement du genre Phyllostachys, connus pour leur bonne acclimatation et leur faible impact environnemental.

Le bambou présente par ailleurs des atouts non négligeables : rapide à pousser, résistant, fixant naturellement le carbone, il participe à sa manière à un équilibre écologique. Dans une région où l’on parle de réchauffement, d’agriculture raisonnée et de biodiversité, le choix du bambou mérite donc d’être revisité avec nuance.

Informations pratiques : ce qu’il faut savoir avant la visite

Voici ce qu’il faut garder en tête pour planifier votre excursion :

Labyrinthe ou métaphore de la vie ?

Que l’on y vienne pour une balade insolite, un moment en famille, un face-à-face esthétique ou une retraite méditative, le Labirinto della Masone propose mille lectures à sa propre existence. C’est à la fois une attraction touristique et un manifeste culturel, une promenade bucolique et une œuvre d’art à part entière.

En quittant les lieux, difficile de ne pas penser à cette phrase de Borges lui-même : « Le labyrinthe n’est pas une confusion, c’est une architecture de l’esprit ». Peut-être que c’est cela, finalement, le cœur du projet de Ricci.

Alors, la prochaine fois que vous cherchez une idée de sortie originale autour de Parme, pourquoi ne pas vous perdre volontairement… pour mieux vous retrouver ?

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